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11/10/2022

le film le Joueur d'échecs de Jean Dreville

Jean Dreville
Film injustement très méconnu. A partir de l'histoire vraie de l'automate dit "Le turc automate" créer par Von Kempelen en 1770 et qui sera l'une des arnaques les plus courues en Europe jusqu'en 1854. Le film ne reprend que le nom de Von Kempelen et l'automate pour créer une fiction qui se joue de la chronologie et des faits avérés ; mais là n'est pas le problème.

Ce film est doté d'un scénario qui crée un intérêt certain grâce un suspense non négligeable et surtout à un charme indéniable de tous les instants. L'inventivité des automates ajouté à une mise en scène qui sait instaurer une ambiance toujours assez mystérieuse donne au film un style propre et singulier.

L'interprétation n'y est également pas pour rien, Conrad Veidt étant un Von Kempelen parfait et Françoise Rosay une Catherine de Russie particulièrement réjouissante.

Certes les trucages ont un peu vieillis mais cela fait partie du charme et si on voit le film avec le regard adéquate ce film est un petit bijou qui mériterait plus de reconnaissance.

Source Allociné

15/02/2022

Marcel Duchamp et les échecs


Marcel Duchamp a été un artiste majeur du siècle dernier et selon André Breton "l'homme le plus intelligent du siècle". 

L'artiste qui a été également un joueur d'échecs très talentueux nous laisse une célèbre déclaration faite à New-York en 1952 à l'occasion d'un banquet de l'association des joueurs d'échecs de la ville:

"Objectivement, une partie d’échecs ressemble beaucoup à un dessin à la plume, avec cette différence que le joueur d’échecs peint avec les formes blanches et noires déjà prêtes [allusion au ready made], au lieu d’inventer des formes comme le fait l’artiste. Le dessin ainsi élaboré sur l’échiquier n’a apparemment pas de valeur esthétique visuelle, et ressemble d’avantage à une partition de musique, qui peut être jouée et rejouée. Dans les échecs la beauté n’est pas une expérience visuelle comme en peinture. C’est une beauté plus proche de celle qu’offre la poésie ; les pièces d’échecs sont l’alphabet majuscule qui donne forme aux pensées ; et ces pensées, bien qu’elles composent un dessin visuel sur l’échiquier, expriment leur beauté , comme un poème. En fait, je crois que tout joueur d’échecs connaît deux plaisirs esthétiques mélangés : l’image abstraite apparentée à l’écriture, et le plaisir sensuel de l’exécution idéographique de cette image sur l’échiquier. Mes contacts étroits avec les artistes et les joueurs d’échecs m’ont induit à conclure que, si tous les artistes ne sont pas des joueurs d’échecs, tous les joueurs d’échecs sont des artistes".